La communication et l'information des citoyens

L’information des citoyens est un pilier de la démocratie locale. La majorité a le devoir d’aller vers tous les citoyens ; elle ne peut se limiter à répondre aux rares questions - souvent personnelles - de quelques-uns d’entre eux.

Qu’en est-il de l’information des Trooziens ? Pendant longtemps, le Bulletin communal a été le seul trait d’union entre la majorité et les citoyens, agrémenté de quelques « toutes-boîtes » traitant de sujets variés. Début des années 2000, internet a offert à la Commune une nouvelle possibilité d’informer. Aujourd’hui, la Commune pense aux réseaux sociaux…

Et… concrètement ?

La majorité née de « la rencontre de l’expérience acquise et du renouveau », comme le dit la DPG*, semble prolonger l’année de transition nécessaire avant de « renforcer le dialogue entre l’administration et le citoyen », comme le dit tout autant la DPG*.

Une chose est sûre : la plupart des personnes ne savent pas - ou beaucoup trop vaguement - ce qui se passe à Trooz, et ce que font les hommes et les femmes politiques. A elles d’aller chercher l’information, mais aux politiques à la produire et/ou à la diffuser !

• Le Bulletin communal n°8 arrive… puisqu’il vous souhaitera une bonne année 2014. Rien de révolutionnaire mais des articles soignés et agrémentés de belles photos, un bilan après une année de travail et quelques perspectives réjouissantes à venir (dont les triples élections de mai 2014, mais ça on n’en parlera pas). 
  
  A l’ère du numérique, le journal communal conserve toute sa pertinence et mérite qu’on lui consacre entièrement un prochain article (dès la fin janvier). Nous verrons si on peut y déceler une vision politique dans les principaux domaines de compétences communales ou s'il égrène quelques pièces éparses d’un puzzle à composer.

• Les échos : très bien et utile, en l'absence d'un Bulletin communal bimestriel ou trimestriel !
  
  
• Le site internet, quant à lui, est en perpétuelle… stagnation. On y apprend à peu près la même chose aujourd’hui qu’il y a 5 ans, excepté la mise à jour du nom des élus et employés. Le site est assez peu convivial et finalement exploité bien en deçà de ses capacités ! La 1^ère question à se poser est de savoir… à qui il s’adresse : aux Trooziens uniquement, aussi aux clients potentiels des commerces, aux visiteurs occasionnels (liégeois, wallons..., belges), aux randonneurs… ? La 2^ème question est de savoir… ce que l’on veut communiquer, et donc avec quelle fréquence : uniquement des informations administratives, les lignes directrices de la politique menée, les principales décisions du Conseil, les éléments principaux du budget, le contenu de certains documents programmatiques et de planification (avec ou sans explications grand public), des recommandations, de la sensibilisation…
  
  Selon les cas, il serait utile de créer une rubrique pour chaque échevinat (avec du texte), présenter les attraits de notre commune, ses activités économiques et culturelles, les enjeux et les défis, rendre l’agenda informatique un peu plus lisible et convivial… Bref, apporter du contenu concret qui peut intéresser les citoyens.
  
  Et la question des moyens, direz-vous ? Elle n’en est pas une car la gestion d’un site internet bien pensé n’a rien de bien compliqué et prend juste le temps nécessaire à du personnel motivé pour bien faire les choses.
  
  Une visite rapide du site internet des 5 communes attenantes à Trooz (allez aussi voir le site de Soumagne) montre une chose assez évidente : malgré une petite impression de fouillis dans certains cas, tous ces sites traduisent la volonté des équipes communales dirigeantes de développer la communication avec leurs concitoyens via internet. Certains sites, en plus d’être attractifs, sont très complets et instaurent une forme de proximité avec l’internaute favorable à l’échange et à l’interactivité.
  
  A Trooz, tant qu’à présent, on ne peut reprocher à la majorité de ne pas se poser de questions (puisqu’elle s’en pose), mais bien de ne pas encore avoir apporté la moindre évolution à son site vieillissant et peu attrayant. Et donc de faire l’impasse sur quantités de sujets d’intérêt général qui intéressent les habitants dans leur vie de tous les jours : ce serait dommage de ne laisser qu’à l’opposition le travail d’informer sur certains sujets alors que la majorité est la mieux à même de (bien) le faire. Surtout que des dossiers essentiels nécessitant des décisions importantes s'annoncent : poursuite de l'étude du projet de schéma de structure, rationalisation des implantations scolaires, poursuite de toutes les prestations sociales communales, devenir de l'ancienne maison communale et des bâtiments de l'Ecole El No...
  
  
• Les réseaux sociaux, nouveau moyen de communication des communes ? Voilà un sujet qui retient l’attention de la Commune de Trooz, prête à payer une bien belle somme chaque année (et du temps) pour communiquer de manière privilégiée… avec les jeunes. Le contenu n’est pas encore définitivement précisé mais l’application identifiée. Est-ce vraiment la priorité ?
  
  
• Et les toutes-boîtes communaux. Ah, les toutes-boîtes… Quel plaisir de les découvrir certains matins ; on sait directement que sa journée sera réussie… Sérieusement, on en reparle dans 2 jours car il y a pas mal à en dire.

Ces divers moyens de communication sont-ils concurrents ? Je ne pense pas qu’il y ait un choix à opérer entre eux, mais éditer un bulletin communal et administrer un site internet de qualité, instructifs et en phase avec les événements me semblent être un minimum par lequel commencer. Et lorsque ce service public de base est offert, alors on peut s’intéresser aux réseaux sociaux. Lol  :-) …

Il y a un outil dont on n’a pas encore parlé, et que les Trooziens ne connaissent pas bien : les rencontres entre les politiques et les habitants du quartier. Pas le barbecue ou la kermesse de village qui voient passer les élus, ni l’activité sportive ou culturelle qui voient se croiser les uns et les autres, mais une rencontre avec un ordre du jour et un « divers » permettant un échange direct et argumenté sur des sujets concrets et locaux, et suivi d’effets. De telles rencontres ne sont – il est vrai – pas prévues dans la DPG*. Par contre, on y trouve la volonté de « privilégier l’écoute et favoriser le dialogue direct et constructif avec les habitants, les associations et toutes celles et ceux qui s’attachent à préserver l’intérêt général et le bien commun ». 

Pourquoi les politiques sont-ils si frileux dès qu'il s'agit de communiquer sur les sujets de fond, les chiffres, les projets... ? Peut-être par peur des critiques de l'opposition ; dans le cas de Trooz, une (politique de) communication plus complète et à jour considérant les citoyens comme des interlocuteurs serait saluée. Des citoyens alors ? Ce serait un comble, puisque c'est eux que les élus représentent. Le public clairsemé aux réunions des Conseils communaux ne signifie pas que les Trooziens se désintéressent de la gestion communale. 

Si l'information et la communication engendrent des discussions, des échanges... et des justifications, la non ou la mauvaise communication engendrent la méfiance et la suspicion. Un choix qui reste à faire. 

Bonne communication à tous.

Olivier Baltus

* Déclaration de Politique Générale

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